Quelque part dans la cité...

A peine avais-je reposé le vieil homme, le laissant poser les pieds au sol que ma démone l'attrapa à son tour, l'empêchant de parler. Légèrement surpris de cette réaction, l'homme avait lâché un léger couinement à peine audible si bien que moi-même je me demandais si il l'avait vraiment poussé. Quand Imarine le lâcha enfin, je lui jetais un regard et soupirais. La vieille dame, quant à elle, était partit jusque dans la cuisine pour préparer du thé à tout le monde. Cette femme était bien trop généreuse et je me demandais comment des gens pareils pouvaient encore exister... Attrapant le vieil homme par sa veste, je l'emmenais un peu plus loin en voyant notre petite fille s'accrocher à ma déesse.

Alors, qu'est ce que tu fais ici?

Jn'ai pas été suivis. Et si j'suis là, c'est bien parc'que j'ai pas d'autres endroit où aller! J'me suis renseigné par-ci par-là et on m'a dit qu'la dame qui vivait ici, elle aidait volontiers les gens.

Haussant un sourcils et l'observant, je réfléchissais rapidement à ce qu'il venait de me dire. C'était cohérent et puis, je ne pouvais pas le mettre dehors, je n'étais pas chez moi et en plus de cela, c'était un vieillard sans foyer. Soupirant de nouveau, je secouais la tête.

Bon d'accord, ca va je te crois.

Relevant les yeux, je lui jetais un dernier regard.

Mais évite de parler aussi familièrement devant ma fille, je ne voudrais pas qu'elle se mette à parler comme toi...

Le vieillard fit un large sourire avant de s'asseoir sur l'une des chaises de la table en gémissant et en pestant contre son dos qui lui faisait atrocement mal.

La vieille dame revint doucement avec le thé bien chaud qu'elle déposa sur le table avec son éternel sourire. Doucement, elle commença à remplir des tasses pour chaque adulte, ayant d'ailleurs préparé un petit verre de jus pour Pandore. Elle sentait l'atmosphère tendue et voulut vite remédié à la situation.

Tenez, j'ai préparé du thé. Et j'ai du jus pour toi ma petite chérie.

Cette nouvelle sembla redonner le sourire à Pandore qui s'échappa des bras de sa mère pour venir atteindre la table. De sa petite main, elle saisit le jus, puis regarda l'homme. Visiblement, la vue d'un inconnu l'intimidait. Il était étrange, elle n'en avait jamais vu des comme lui. Il fallait aussi dire que le seul homme qu'elle avait eu l'occasion d'observer d'aussi près, c'était son père. D'ailleurs, maintenant qu'elle avait son jus, elle s'empressa de s'approcher de son père, tirant doucement sur son pantalon pour qu'il la prenne dans ses bras. Quand ce fut fait, elle approcha sa bouche de son oreille pour lui murmurer quelques mots avant de glisser sa tête dans son cou :

C'est qui le monsieur?

Imarine observait ce qui se passait du coin de la pièce. Celle-ci ne semblait pas enclin à faire connaissance, elle observait le vieil homme qui parlait mal et possédait peu de manière. Ce ne fut que suite à un signe de la vieille dame qu'elle s'approcha pour prendre sa tasse, s'éloignant ensuite à nouveau, regardant sa fille dans les bras de son père. C'est à ce moment que la vieille dame remarqua les douleurs de dos du vieil homme, l'entendant s'en plaindre. De ses pas lents et calculés, elle partit jusqu'à sa chambre et en revint avec un petit pot de pommade qu'elle déposa devant le vieil homme.

C'est un remède miracle, un onguent dont j'ai hérité la recette de ma grand-mère. Vous devriez l'essayer, pour vos douleurs... Ensuite, vous pourrez vous étendre sur la canapé ou encore dans le lit pour reposer votre dos si vous voulez.

Elle lui adresse un doux sourire, avenante comme elle l'avait toujours été.

Voyant la vieille dame revenir, je laissais un sourire fendre mon visage. Nous n'étions pas chez nous et en plus d'avoir un peu forcé l'hospitalité de cette femme, nous profitions également de sa demeure, de son temps et surtout nous consommions ses maigres réserves. Je ne pouvais donc pas en plus de cela me montrer grognon et ronchon. Mettant ma fierté de côté, je souriais donc et acquiesçais docilement lorsqu'elle annonça qu'elle venait de préparer du thé pour tout le monde. Par ailleurs, je m'apprêtais à faire un pas vers la table pour y récupérer ma tasse mais bientôt je pu sentir une petite main s'accrocher et tirer sur mon pantalon. Baissant les yeux, un autre sourire illumina mon visage. Je me baissais alors et prenais notre fille dans mes bras. A sa question, je ne pu empêcher de pousser un soupir. Pandore était très curieuse et, elle qui n'avait jamais sortie de la maison, se posait des questions, ce qui semblait normale pour une petite fille de son âge.

C'est le monsieur qui a aidé papa lorsque maman et toi vous êtes entré dans la citée... Tu te souviens?

Déposant un baiser sur son front et venant m'asseoir à nouveau, je glissais une main dans les cheveux de Pandore, repoussant les quelques mèches qui barraient son front, puis soupirais et attrapais la tasse de thé qui trônait devant moi pour en boire une gorgée. Le vieil homme qui lui avait aussitôt attrapé la première tasse remplie, fit un large sourire à la vieille dame alors qu'il venait de se brûler la langue en voulant aller trop vite. La suivant du regard tout en buvant la boisson chaude lorsqu'elle se dirigea vers sa chambre, il se tourna à un moment donné vers Pandore qui l'observait et lui fit un large sourire, découvrant des dents jaunies par le temps et par le tabac et l'alcool. Quand la femme revint, il attrapa le pot qu'elle lui tendit et le regarda un moment avant de détourner les yeux et de les poser sur la vieille dame.

Et ben, j'vous r'mercie! Un peu de r'pos ça fait pas d'mal!

La petite fille n'était qu'à demi-rassurée dans les bras de son père. Les étrangers, elle ne connaissait pas et elle parvenait difficilement à s'y faire. Quand son père lui expliqua qui était cet homme, elle se redressa pour le regarder, cherchant à se souvenir. Quand ce fut fait, elle eut un petit hochement de tête sans plus. Curieuse, mais incertaine, elle restait collé à son père, refusant de s'en défaire. Lorsque le vieil homme lui adressa un sourire, elle détourna vivement son regard, venant enfouir à nouveau sa tête contre son père adoré. Pendant ce temps, Imarine s'était décidé à s'approcher de la table pour s'asseoir. La colère de la démone s'était apaisé et elle avait désormais le regard baissé sur sa tasse. Le mouvement nerveux de ses doigts sur sa tasse trahissait ses inquiétudes muettes. Elle n'appréciait pas le langage familier de l'homme et sa manière de parler, mais n'en dit rien, d'autres choses la préoccupaient. La vieille dame elle rendait son sourire au vieil homme. Le manque de savoir-vivre de cet individu ne semblait pas l'indisposer le moins du monde.

Voulez-vous quelque chose à manger? Ou encore peut-être voudriez-vous faire votre toilette avant d'aller vous reposer? Je dois bien avoir quelques vêtements d'hommes qui vous iront, je vais aller voir.

Ce qu'elle fit d'ailleurs. Pendant ce temps, Pandore s'était trouvé un peu de courage et observait maintenant l'homme de haut en bas, analysant ce qu'elle voyait. Doucement, elle se pencha vers son père pour lui murmurer quelques mots.

Il sent pas très bon le monsieur.

Pandore!

Sa mère qui avait entendu le lui réprimanda à voix basse. Pourtant, alors qu'elle buvait à nouveau dans sa tasse, elle semblait être de meilleure humeur, réprimant un sourire.

Je serrais toujours Pandore contre moi d'une main et buvait quelques gorgées de thé chaud de l'autre, laissant mon regard fixé sur la table. Néanmoins, malgré cela, je perçus le mouvement brusque de notre fille et laissais un large sourire étirer mes lèvres brièvement. Pandore était curieuse et c'état tout à fait normal pour une petite fille comme elle qui n'avait jamais quitté la maison et qui n'avait jamais vu personne à part ses parents. Elle était donc curieuse mais plus timide avec les gens qu'elle ne connaissait pas ce qui était parfaitement logique. Alors qu'elle enfouissait à nouveau son visage contre moi, je levais légèrement les yeux sur elle et venait lentement frotter son dos tout en poussant un discret soupir. Mon regard se releva encore quand j'entendis les quelques bruits que faisaient les doigts d'Imarine en tapotant sur la table. Elle était inquiète et nerveuse et je le comprenais parfaitement bien, moi-même je l'étais, plus pour elles que pour moi si quelque chose venait à arriver, mais je tentais de ne pas le montrer, préférant ne pas le montrer à notre fille. Le vieil homme lui hocha simplement la tête à la question de la dame. 

J'vais aller m'faire un brin d'toilette et puis j'irais m'reposer, échapper à ses soldats était plus dur que je ne le pensais... 

Il suivit alors la vieille dame du regard avant de boire à nouveau quelques gorgées de thé fumant, semblant ne pas s'indisposer que Pandore le regarde ainsi. Néanmoins, en l'entendant, il haussa un sourcil et se tourna brièvement vers Imarine qui venait de rappeler la petite à l'ordre avant de boire à nouveau. Quant à moi, je poussais un autre soupir en secouant doucement la tête avant de relever légèrement le visage de notre fille pour pouvoir la regarder dans les yeux. 

Et bien, tu vois, c'est exactement pour cela qu'il va aller se laver... Et d'ailleurs, si toi aussi tu continue de toujours râler et pleurer pour aller prendre ton bain, tu finiras comme le monsieur... 

En disant cela, j'avais bien évidemment un léger sourire aux coins des lèvres.

Pandore baissa la tête lorsque sa mère l'interpella. Mieux valait ne pas le contredire. Son père lui fit la leçon, mais le sourire qu'il avait sur les lèvres fit comprendre à la petite fille que celui-ci, malgré tout, s'amusait de la situation. Comme inquiète de sa propre hygiène, Pandore approcha doucement son avant-bras de ses narines pour sentir. un soulagement le prit quand elle constata qu'elle ne sentait pas mauvais comme le vieux monsieur. N'osant toujours pas s'adresser directement au monsieur et profitant d'avoir l'attention de son père bien-aimé, elle s'adressa à lui en le regardant fixement.

Et comment il s'appelle le monsieur?

La vieille dame revient après avoir visiblement fait le tour de sa commode. Les vêtements avec lesquels elle revenait étaient pliés, là depuis sans doute un bon moment, mais tout de même propre.

J'ai trouvé un pantalon qui devrait vous allez. Peut-être une taille trop grande, mais avec la ceinture, cela devrait aller. Pour la chemise, je crois qu'elle devrait bien vous convenir. J'ai quelques autres vêtements, alors si ça ne fait pas nous trouverons autre chose. J'ai installé dans la salle d'eau tout ce qui faut pour faire votre toilette.

Avec un sourire radieux, elle déposa les vêtement sur la table, commençant à nettoyer la table et à ramasser les tasses vides. Pendant ce temps, la démone s'était levée pour aller à la fenêtre où elle avait doucement tiré le rideau pour regarder la ruelle. Celle-ci débouchait plus loin sur une grande artère de la cité. Au loin, elle voyait les gens qui passaient de plus en plus nombreux. Seraient-ils mieux d'attendre la nuit pour se mettre à couvert ou risquer de sortir le jour pour miser sur la foule pour se cacher?

Gardant le sourire que j'avais aux lèvres, je libérais le menton de notre fille et la regardais faire. En la voyant approcher son bras de son nez, je faillis éclater de rire, en lui disant cela, jamais je n'avais pensé que cela marcherait autant. Je secouais donc lentement la tête, caressant les doux cheveux de Pandore d'une main. Lorsque celle-ci leva les yeux vers moi, je haussais un sourcil, attendant sa question à laquelle je ne savais finalement pas répondre. Il était vrai que cet homme et moi nous nous étions échappés des geôles d'Elsweyr ensemble, mais jamais oh grand jamais nous nous étions présentés l'un à l'autre. Je jetais alors un coup d'oeil au vieillard puis regardais à nouveau Pandore avant de lever un instant les yeux au ciel, faisant mine de réfléchir. Finalement, ce fut le vieil homme qui répondit à ma place.

Morgan... C'est bien comme ça que j'm'appelle...

Reportant mon attention sur lui, je le vis terminer sa tasse de thé rapidement avant de faire un large sourire à la vieille dame qui venait de revenir. Il prit les quelques vêtements qu'elle lui tendait et murmura un remerciement avant de se diriger vers la salle d'eau. Je regardais à nouveau notre fille et déposais un baiser sur son front avant de la poser par terre. Je me levais alors et m'avancer jusqu'à Imarine que j'enlaçais par derrière.

Je ne crois pas qu'il serait venu jusqu'ici si il était encore suivis...

A mon tour, je jetais un coup d'oeil à l'extérieur et aussitôt, la même idée que ma démone me vint en tête.

Profiter de la foule pourrait être une bonne idée... Mais je préfère partir de nuit. Nous pourrons nous cacher plus facilement en cas de besoin, et nous ne risquons pas de blesser des innocents si nous devons nous battre. Et puis... J'aurais encore la journée pour récupérer comme ça.

Spoiler:

Le visage de Pandore exprima d'abord une grande déception quand son père la déposa au sol. Petite fille à son père, elle aurait voulu continuer de se serrer contre lui. Intelligente, la petite fille comprit tout de même qu'elle avait assez abuser des bras de son père. D'une petite course bien maitrisée, elle se rendit jusqu'à la vieille dame dont elle agrippa la jambe, regardant le vieillard se rendre jusqu'à la salle d'eau. Morgan. La petite fille repassait ce nom dans sa tête pour le mémoriser. De mémoire d'enfant, elle n'avait pas souvenir de l'avoir entendu dans l'une dans ses histoires. Imarine elle n'avait écouté que d'une oreille. La démone avait un sale caractère et il n'avait pas difficile de devenir qu'elle ne parvenait pas à accepter cet homme. Un grognement de plaisir lui échappa pourtant quand Foa la saisit par la taille. Elle aimait cet homme, passionnément et elle appréciait que malgré le temps qui passe, il parvienne toujours à l'aimer malgré ses colères et ses caprices. Avec un soupir, la démone baissa la tête, glissant ses mains sur ses avant-bras qu'elle serra avec amour.

Tu as raison. C'est simplement que je commence à m'inquiéter avec nous tous enfermer dans cette toute petite maison. Pandore n'est pas en sécurité dans la cité et je m'en veux que nous l'ayons amener ici.

La démone appuya sa tête contre la sienne, resserrant un peu sa prise sur ses bras, lui signifiant qu'elle voulait qu'il la serre encore, un peu plus fort. Ses bras puissants étaient toujours si réconfortants. Il ne passait pas une journée sans qu'elle ne se demande ce qu'elle ferait sans lui et sans Pandore.

Il vaut mieux que tu te reposes aujourd'hui. Tu crois que tu seras assez remis de ta blessure cette nuit?

Je baissais le regard en entendant le soupir de ma démone et venait finalement déposer un léger baiser sur sa nuque, profitant du fait qu'elle avait légèrement baissé la tête. Posant à mon tour mon visage contre son crâne, je réfléchissais un instant à ses mots et alors que j'allais répondre, elle reprenait la parole. Je l'écoutais alors de nouveau puis laissais un court moment de silence s'installer avant de répondre pour de bon cette fois.

Peut-être... Enfin, je l'espère. Si nous n'avons qu'à traverser la citée jusqu'à en sortir, ca devrait aller... Pour le reste, je n'en suis pas sûr, mais nous n'avons pas vraiment le choix...

La serrant un peu plus fort contre moi, je venais déposer un autre baiser dans son cou puis respirais son odeur avant de pousser un soupir. A vrai dire, je n'avais aucune idée de ma résistance physique actuelle, pas la moindre idée de mes conditions physique actuelle, mais rester ici pus longtemps n'était vraiment pas une bonne idée.

Ca risque de devenir dangereux de rester dans ce quartier plus longtemps... Ils vont fouiller partout et vu le nombre qu'ils sont, on a déjà pas mal de chance qu'ils ne soient pas encore derrière cette porte..

Spoiler:

Le baiser sur sa nuque l'avait fait frissonner. Il connaissait exactement les endroits où les caresses lui faisait le plus d'effet. Il n'était pas difficile pour la démone de savoir que ses inquiétudes étaient partagés. Cette situation ne plaisait à ni un ni l'autre, mais il devrait y faire face, comme ils l'avaient toujours fait. La démone fit volte-face pour se retrouver face à lui, glissant ses mains sur la nuque. Un léger sourire d'encouragement s'affichait sur ses lèvres alors qu'elle l'écoutait. Tout irait bien.

Tu as encore raison. Après tout, nous avons déjà connu pire. Il ne s'agit que de sortir, nous y sommes rentrés, nous pouvons bien en sortir...

Imarine profitait de l'étreinte des bras de l'homme de sa vie, posant des baisers dans son cou. Malgré le temps qui passait, elle était toujours impressionnée par l'effet que cet homme avait sur elle. Imarine était prête à tuer des hommes, sans pitié, mais avec Foa, elle devenait une femme comme les autres. Pourtant, alors qu'elle s'apaisait, Foa élabora de nouveaux doutes. Ils allaient venir et fouiller. Ils auraient dû l'être déjà. La démone s'empressa de poser un doigt sur ses lèvres pour le faire taire.

Arrête, ne dis pas ça! Je ne veux pas y penser...

Pour éviter qu'il n'en dise plus et parce qu'elle en avait envie, elle saisit la nuque de Foa et le tira vers elle pour capturer ses lèvres dans un tendre baiser. Être parent n'était pas facile, ils l'avaient toujours su, mais cela se concrétisait.

Pandore regardait ses parents avec un froncement de sourcil. L'amour entre grandes personnes étaient encore trop compliqués pour elle. Tenant la main de la vieille dame, Pandore regardait la porte de la salle d'eau. Elle se demandait si le vieil homme avait une amoureuse. Il lui faudrait une amoureuse qui n'avait pas peur de sa mauvaise odeur. C'était un homme bizarre. Elle entendait le son de l'eau que l'on éteint et se colla à la vieille dame, redoutant le moment où le vieillard sortirait de cette pièce.

Imarine dans mes bras, je laissais un léger sourire étirer mes lèvres malgré la situation dans laquelle nous nous trouvions. Il était vrai que ce n'était pas facile, mais jusque là, nous nous en étions sortis, alors pourquoi en serait-il autrement pour cette fois? Et puis, nous avions une motivation supplémentaire aujourd'hui, nous étions parents, et la survie de notre petite famille était en péril. Il nous faudrait faire face. Un frisson me parcourut l'échine tandis que ma démone déposait des baisers sur ma peau, au niveau de mon cou, et je resserrais alors un peu plus mon étreinte sur elle. Ma compagne, ma fille... Un petit coin de paradis, de paix et de douceur dans un monde de brute. Lorsqu'elle posa son doigt sur mes lèvres, je cessais aussitôt de parler et poussais finalement un soupir. Elle avait raison, mieux valait positiver plutôt que de déprimer! Me laissant attirer, je lui rendais tendrement son baiser et poussais un léger soupir contre ses lèvres avant de venir en cueillir un second.

Et cette fois c'est toi qui as raison...

Je lui faisais alors un léger sourire puis venais déposer un baiser sur son front au moment même le vieil homme sortait de la salle d'eau, vêtue des vêtements que la dame avait bien voulu lui prêter. Ils étaient un peu grand, ou ample, mais ça restait dans la limite du raisonnable et il ne s'en plaignit pas. Au contraire, il fit un large sourire à la vieille dame et la remercia chaleureusement pour cela.

Dans les bras de Foa, Imarine se laissa dorloter. Un léger ronronnement lui échappa quand il vint poser un baiser sur son front elle lui sourit. Pourtant, du coin de l'oeil, elle ne manquait pas la sortie de la salle de bain du vieil homme. Ce moment de tendresse venait d'apaiser la colère de la démone qui se trouvait soudainement plus propice à accepter la présence de l'homme dans la demeure de la vieille dame. D'ailleurs, elle ne manqua pas de remarquer le sourire que lui et la vieille dame échangèrent. Regardant son amoureux, la démone eut un sourire espiègle qui en disait long sur ce qui germait dans son esprit. Approchant sa bouche de son oreille, elle l'y mordilla doucement avant de lui glisser quelques mots subtilement.

Tu ne crois pas qu'ils seraient mieux s'ils n'étaient pas seuls ces deux-là?

De nouveau, elle lui fit un petit sourire coquin avant de l'embrasser sur les lèvres. Pandore elle s'approchait de Morgan à petits pas. Elle reniflait comme un petit chien, puis un sourire apparut sur ses lèvres. Elle fit de grands signes approbatifs de la tête.

Ah! Vous sentez bon, monsieur!

Imarine eut un petit rire de voir sa fille ainsi. Elle restait à distance respectacle de l'homme. Normale pour une petite fille qui n'avait jamais vu personne d'autres que son père et sa mère. Son affection pour la vieille dame était différente, peut-être parce que celle-ci inspirait le calme et la sérénité. Taquine, la démone posa un baiser dans le cou de son compagnon, l'y mordillant même légèrement.

Vous sentez aussi très bon monsieur...

Un léger sourire aux lèvres en entendant le ronronnement de ma démone, je regardais du coin de l’œil le vieil homme sortir de la salle d'eau et sourire à la vieille dame. Ces deux-là semblaient bien s'entendre, et peut-être même bien s'apprécier... Je haussais légèrement un sourcil avant de sourire à mon tour en baissant les yeux sur Imarine. Peut-être avait-elle aussi remarqué cet échange de regard et de sourire qui avait lieu entre ces deux personnes? Un léger frisson me parcourut l'échine lorsqu'elle me mordilla l'oreille, m'obligeant à fermer les yeux, et en l'entendant, j'acquiesçais silencieusement. Bien sûr, c'était évident! Je répondais ensuite à son baiser puis laissais un rire m'échapper aux paroles de Pandore. Néanmoins, quand ma déesse vint m'embrasser dans le cou et m'y mordiller doucement, je cessais aussitôt et baissais les yeux sur elle avant de hausser un sourcil, un léger sourire aux lèvres.

Vraiment...? Pourtant... Je sors d'un entrainement... Je pensais plutôt... sentir la sueur...

J'enfouissais alors mon visage dans son cou et respirer discrètement son odeur, une main jouant avec quelques unes de ses mèches de cheveux.

Quant à toi... Qu'importe ce que tu fais... Tu as toujours une délicieuse odeur...

De son côté, Morgan avait d'abord été surpris d'entendre Pandore, puis, grommelant, il avait tourné la tête sur le côté. Néanmoins, dès que son regard croisa celui de la vieille dame, il cessa aussitôt.

La démone gloussait doucement en sentant l'effet qu'elle faisait à son compagnon. Elle glissait ses lèvres sur sa peau, lui souriant doucement en se serrant contre lui. Ses lèvres se posèrent sur son nez et elle le regardait en souriant.

Quand tu parles de sortir d'un entraînement, tu parles de t'exercer au combat ou de l'exercice que je t'ai fait subir après?

La main dans ses cheveux la fit grogner de plaisir. Elle aimait quand il jouait dans sa chevelure. La manière qu'il avait d'y passer la main, de caresser sa nuque. À sa question, elle eut un simple haussement d'épaule avant d'éclater de rire.

Je m'assure d'avoir toujours une délicieuse odeur. J'aurais peur que tu ne me désirais plus sinon...

Un gloussement lui échappa à nouveau avant qu'elle ne l'embrasse. La vieille dame elle venait à peine de réussir à détacher son regard de Morgan. Comme elle le trouvait gentil, un bon vivant un peu gauche, mais gentil et chaleureux. C'est alors qu'elle regarda le jeune couple qui se cajolait et à son tour, elle se mit à rire.

Cela suffit les amoureux, il y a des enfants dans cette pièce.

La démone, comme la vieille dame éclatèrent de rire alors que Pandore fronçait les sourcils, n'y comprenant rien. Elle se glissa doucement jusqu'à son père pour agripper sa jambe. Elle ne comprenait rien à l'humour des adultes et n'aimait pas cela.

Je laissais un sourire étirer mes lèvres tandis que ma démone me faisait frissonner. La tenant contre moi et fermant parfois les yeux aux baisers qu'elle déposait sur ma peau, je poussais un léger soupir de satisfaction, puis ouvrais les paupières et tombais nez à nez avec elle, qui affichait un léger sourire, sourire qui se dessina également sur mon visage à son murmure. Faisant mine de réfléchir, j'enfouissais finalement mon visage dans son cou et le lui mordillais doucement.

C'était bien trop délicieux pour être qualifié d'entrainement ma déesse...

Je haussais un sourcil d'abord à son rire puis, quittais son cou pour la regarder en face et lui sourire, avant de secouer la tête. Je lui volais finalement un baiser puis susurrais tout contre ses lèvres.

Peu importe l'état dans lequel tu es, tu reste toujours désirable... Mais c'est vrai qu'avec une odeur comme celle-là, c'est toujours beaucoup mieux...

Lui rendant finalement son baiser, je laissais échapper un discret éclat de rire. Morgan, lui, avait finit par détourner les yeux face au regard de la vieille dame, mais désormais il la regardait toujours du coin de l’œil. Quand il l'entendit rire, il se tourna finalement vers elle et sourit. Quant à moi, je laissais un sourire gêné étirer mes lèvres, sourire qui disparut quand je vis Pandore s'accrocher à ma jambe. Je lui ébouriffer alors gentiment les cheveux.

Et bien, alors, qu'est ce qui ne va pas? Hm?

La démone s'amusait bien à murmurer ainsi à leur compagnon. C'est d'ailleurs une chose qu'elle affectionnait particulièrement dans leur relation : malgré les années, ils gardaient toujours leur coeur d'adolescent et leurs petits plaisanteries. Elle gloussait doucement en lui rendait ses baisers jusqu'à ce que leurs taquineries soient interrompus par la vieille dame qui les ramena à l'ordre. C'est le moment que choisit la petite Pandore pour venir quérir un peu d'attention auprès de son père. Quand son père lui demande ce qui n'allait pas, la petite fille se contenta d'émettre de petits gémissements en tirant sur son pantalon. Imarine rit doucement, posant un baiser sur l'épaule dénudé de son partenaire.

Je crois surtout que nous avons là une petite fille fatiguée. D'ailleurs, il faudrait que notre petit ange fasse une petite sieste. Si nous partons cette nuit, nous ne serons pas à la maison avant l'aube et je veux qu'elle soit en forme pour cette épreuve. Tu t'en occupes?

Comme pour confirmer ses dires, la petite Pandore gémit plus fort en tapant du pied au sol, faisant des non de la tête avant de se mettre à pleurer. C'était là un signe évident de sa fatigue.

Je veux pas dormir!

Imarine regarda Foa avec un petit sourire alors que Pandore s'agrippait à lui en cherchant son approbation. Peut-être son gentil papa lui éviterait la sieste tant redouté. Du coin de l'oeil, Imarine remarqua que Morgan et la vieille dame étaient désormais assis tous les deux à la table à discuter... intéressant.

Les petits gémissements que poussa notre petite démone était un signe évident de sa faiblesse. Elle était fatigué, et à son âge s'était tout à fait normal de l'être, surtout après une journée pareille. Soupirant donc, les poings sur les hanches en la regardant, je tapotais moi aussi du pied par terre alors qu'elle se mettait à pleurer pour éviter la sieste. Secouant doucement la tête pour lui signifier mon désaccord avec son comportement, je la soulevais alors et l'entrainais un peu plus loin jusqu'à m'allonger moi aussi sur le sofa. Une fois installé, j'étalais Pandore sur moi et lui caressais doucement les cheveux.

Ta mère a raison... Regarde, tu pleure facilement, tu geins, tu es trop fatigué, il faut te reposer maintenant...

Déposant un léger baiser sur son front, je venais mettre mon doigt devant ma bouche pour lui faire signe que je n'accepterais aucune contradictions. Commençant par lui frotter doucement et lentement le dos, j'attrapais la couverture qu'utilisait Imarine pour la poser sur la petite. Un léger sourire aux lèvres, je me penchais un peu plus vers notre petite démone et commençait à lui murmurer une histoire. Lorsque enfin j'eus terminé, Pandore avait les yeux clos. Était-elle endormie? Mystère et boule de gum, et autant ne pas la réveiller si c'était le cas. Me tournant vers ma démone de compagne, je lui fis un léger sourire en haussant un sourcil. La vieille dame et Morgan, toujours assis à la table, semblait s'être trouvé des passions communes. Toujours est-il qu'ils étaient en grande discussion...

La démone aimait voir son amoureux tenter de faire la morale à leur fille. Il était un père-poule, cela n'était pas un secret pour personne. Le voir, les poings sur les hanches et cet air faussement réprobateur sur le visage l'amusa, mais elle ne dit rien. Elle les suivit de loin jusqu'au salon où elle les observa d'un petit air attendri. Ses deux amours. Elle regardait son compagnon masser doucement le dos de leur petite fille. Jamais elle n'aurait cru pouvoir apprécier autant la vie de famille. Elle n'avait plus aucune envie de retourner à son ancienne vie d'errance et de chasse. Maintenant, elle était sédentaire et acceptait ce mode de vie avec plaisir.

Elle ne pouvait pas l'entendre, mais elle lisait en partie sur ses lèvres, devinant l'histoire qui lui racontait. C'était touchant, elle appréciait sa patience et le fait qu'il soit toujours si avenant, autant envers elle qu'envers leur fille. Lorsqu'il la regarda, elle haussa les épaules. Pandore dormait-elle? Seul le temps le dirait, car leur fille pouvait s'avérer une sacrée comédienne. Doucement, elle souffla un baiser à son compagnon qui finit au bout d'un temps par s'endormir lui aussi. C'était le moment pour elle de préparer leur départ.

Leur siesta dura quelques heures, assez pour qu'Imarine puisse profiter de ce moment pour préparer leur bagage. Elle voulait qu'il soit bien préparer, mais en même temps, elle ne voulait pas les encombrer. Pandore s'était réveillé avant son père, pleine d'énergie. Imarine avait dû faire preuve de patience pour faire comprendre à sa fille qu'elle ne devait surtout pas réveiller Foa, qui avait besoin de sommeil pour reprendre des forces. Ce n'est qu'avant le repas du soir, alors que le sommeil avait bien amorcé sa descente que la démone s'approcha de son compagnon pour le réveiller.

La jeune femme se plaça par-dessus lui aussi agile qu'un chat. Tendrement, elle se pencha sur lui pour poser des baisers dans son cou, remontant lentement jusqu'à ses lèvres. Elle l'embrassa longuement, sentant lentement les lèvres de son aimé lui rendre ses baisers.

Il est temps de se réveiller, mon prince charmant. L'heure du départ va bientôt sonner.

Jamais Imarine n'avait été tendue à ce point. Les muscles tendus, elle gardait Pandore dans ses bras, par peur de la perdre de vue. Ils marchaient dans les ruelles, essayant de se faire aussi discret qu'une ombre. Les choses allaient bien, elle ne devait pas paniquer... du moins, jusqu'à ce que ces hommes apparaissent soudain devant eux. Des gardes? D'où pouvaient-ils sortir comme ça? Le coeur d'Imarine loupa un battement alors qu'elle se disait qu'il venait surement de tomber dans un piège.

Les bras de la mère serrèrent Pandore avec force, jetant un regard désespéré à Foa. Les hommes s'approchaient, commençant à les bousculer. Cherchant à protéger sa fille, Imarine fit alors sa pire erreur : elle relâcha Pandore, pour tenter de la protéger entre elle et Foa. Ce fut si rapide. Imarine cherchait à la protéger, regardant autour les hommes avec dégoût et puis.... ils réussirent à s'emparer de Pandore. L'impuissance s'empara d'elle alors que les hommes lui arrachaient sa fille. Retenu par ces monstres, Imarine essaya de forcer le passage, hurlant comme une forcenée.

PANDORE!!! RENDEZ-MOI MA FILLE!!! NE LA TOUCHEZ PAS!

Et ils continuaient de les narguer. Ce fut trop, elle devait récupérer Pandore avant qu'il ne soit trop tard. Crachant comme un chat, elle sortit crocs et griffes pour finalement attraper un homme à la gorge pour le balancer contre le mur. Elle était démone, et elle n'avait pas l'intention de perdre sa fille si facilement. Pleine de rage et elle s'attaqua à ses hommes, sachant que Foa savait aussi se défendre.

JE VEUX MA FILLE!

Déjà, elle sautait à la gorge de l'arrogant qui leur avait adresser la parole. Elle hurlait, criait, mais refusait encore de pleurer. Elle allait récupérer sa fille, après avoir tuer le moindre de ces salauds, un par un!

La rage s'emparait d'elle, faisant bouillir son sang à travers ses veines. Non, elle n'avait pas laisser ces hommes s'en prendre à sa fille ni à son aimé. Alors qu'elle allait s'élancer pour poursuivre ceux qui s'étaient emparer de sa fille, elle sentit qu'on agrippait ses poignets pour l'immobiliser. Comme une bête en cage, elle grognait, crachant comme un chat. Elle vit du coin de l'oeil qu'on s'en prenait à Foa et elle poussa un nouveau cri, essayant de se débattre pour retrouver sa liberté. Par contre, elle devait l'avouer : ils avaient une force physique qu'elle ne pouvait égaler.

Imarine remarqua le regard lubrique de l'homme qui se dressa devant elle. La démone ferma les yeux un instant et quand elle les ouvrit de nouveau, ceux-ci avaient pris la couleur du charbon. Ses crocs grandirent et ses ongles devinrent des griffes. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas fait ressortir la part de démone en elle.

-Tu ne me feras rien du tout, sale porc.

Quand il approcha sa main pour caresser sa joue elle le laissa faire puis, aussi vive qu'un serpent, elle tendit le cou pour lui mordre la main. Pendant ce temps, la démone se concentrait à augmenter sa chaleur corporelle là où ils la tenaient. La chaleur deviendrait bientôt insoutenable et ils seraient bien forcés de la lâcher.

Désespéré était sûrement le meilleur mot pour qualifier notre situation. Pandore, notre petite fille s'éloignait dans les bras d'un inconnu dont on ne connaissait pas les intentions, Imarine faisaient de son mieux mais face à des hommes entraînés et dont la force dépassait probablement la mienne, elle ne pouvait rien faire. Et moi... Je vis bientôt l'homme que j'avais embroché disparaître de mon champs de vision, alors qu'une ombre venait couvrir mon visage. Le chef, le plus grand et le plus fort probablement, s'était approché de moi. Mesurant facilement plus de deux mètres, il devait également peser dans les cent kilos, ce qui n'était pas un avantage vu la musculature qu'il arborait. D'abord inquiet de mon propre sort, j'entendis certains des hommes ricaner, ce qui me fit tourner la tête.

Et là je la vis, prisonnière de deux des ennemis qui cherchaient à la maîtriser. Prêt à intervenir, j'aurais sûrement bondit vers elle si le colosse face à moi ne m'avait pas attrapé par le cou. Le pire fut qu'il me désarma si facilement que je sentis en moi monter la colère. J'étais Foa Requiem, et même si je n'avais pas commis les meurtres dont on m'accusait, j'étais crains. Aussi, je ne pouvais me laisser marcher sur les pieds aussi facilement. Je me retrouvais bientôt par terre, fusillant du regard mon adversaire alors que celui-ci laissait traîner son regard sur ma démone. Lorsqu'elle le mordit à la main, je ne pu empêcher un rire de m'échapper.

Je suis sûr que tu ne pourrais pas lui faire la moitié de ce que je lui fait!

Le visage animé par un rictus plus que par un sourire, je fis revenir Shuuren à moi en utilisant mon don de lévitation. Refermant mes doigts sur sa garde, j'attirais à moi l'un des ennemis et lui plantait alors ma lame dans le ventre, finissant de l'achever en relevant mon arme, lui ouvrant ainsi le ventre et l'abdomen en deux, de façon à ce que chacune des parties de son anatomie qui s'y trouvait soient désormais visibles.

Comme elle vient de le dire, tu ne lui feras rien... Pas avant de mourir.